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Souillac-Abbatiale-Ste-Marie-site

L’abbaye Sainte-Marie de Souillac doit son origine aux moines bénédictins de Saint-Pierre d’Aurillac qui établirent ici un prieuré au Xe siècle. L’église romane, du XIIe siècle, présente le double intérêt d’offrir un ensemble sculpté de haute qualité et d’être, avec la cathédrale de Cahors, la seule église à file de coupoles du Haut-Quercy qui nous ait été conservée. Le chevet est constitué par une vaste abside sur laquelle se greffent des chapelles rayonnantes à pans coupés. La nef unique et la croisée du transept sont couvertes de coupoles sur pendentifs. A l’ouest, la tour-porche de la fin du XIe siècle abrite une nécropole (XIIIe-XVe siècle).

A l’intérieur de l’église, on découvre un ensemble sculpté, éléments d’un portail jamais mis en place. Le style et l’iconographie supposent des contacts étroits avec les chantiers de Moissac et de Cahors. Les scènes du miracle de Théophile entre saint Pierre et un saint abbé constituent une partie de l’ébrasement du portail. Le trumeau s’inspire directement de celui de Moissac. Des animaux fantastiques et des humains s’entrecroisent tandis que sur une face Abraham s’apprête à sacrifier Isaac. Deux figures de piédroits complètent cet ensemble : le patriarche Joseph et l’admirable prophète Isaïe, jambes croisées dans un mouvement de danse. Les bâtiments monastiques romans, détruits pendant les guerres de religion, furent reconstruits au XVIIe siècle par les bénédictins de Saint-Maur. Leur architecture rigoureuse s’harmonise parfaitement avec la pureté des lignes de l’église romane.

A remarquer plus précisément :

La Tour Porche

La Tour Porche vestige de l’église primitive (début du XIème siècle) est haute de 25 mètres, au cours de travaux en 1950 on y a retrouvé un cimetière établi depuis le Moyen-âge et on y a découvert des sarcophages.

Le Portail Intérieur

Le portail est sans aucun doute le centre d’intérêt principal de l’abbatiale et un chef d’œuvre de la sculpture romane.

Sa position surprenante, à l’intérieur de l’église, est due à l’histoire de sa construction comme le raconte Yves Christe dans la revue Notre histoire n°201 (juillet-août 2002), la France des abbayes romanes. Vers 1120 cet immense portail est commencé, sans être jamais achevé. Au XIIIe siècle, les éléments sculptés font l’objet d’un montage au revers de la façade, afin de les protéger. Ce qui ne devait être qu’un modeste piédroit fait alors figure de tympan, tandis que le trumeau est coupé en deux parties, dont la plus importante est placée à droite, et l’autre en hauteur, à gauche.

Le Tympan du Portail Intérieur

Le tympan relate la légende de Théophile.

Le diacre Théophile, qui a perdu sa charge de trésorier, fait appel à Satan pour la récupérer. Il donne à celui-ci un phylactère établissant sa soumission et devient le vassal du diable.

Il retrouve sa charge de trésorier avant de se repentir et de faire appel à la Vierge. Celle-ci vient alors lui rendre le phylactère donné au diable.

Ces scènes sont encadrées par saint Benoît (à gauche) et saint Pierre (à droite).

Le Trumeau

Au trumeau sont représentés des couples en lutte, des oiseaux, des fauves et en bas, sur la face gauche, le sacrifice d’Isaac.

De part et d’autre de la porte se trouvent Joseph et surtout Isaïe à droite, la plus belle sculpture de l’ensemble.

Le Prophète Isaï

L’ Isaï est sans contestation possible le chef d’oeuvre de l’église. Très bien conservé, on peut admirer la déicatesse de la sculpture, le tissu qui épouse les épaules du prophète lequel porte à la frange et au cou une large bande de broderie avec dessins de losanges et rebords perlés.

Le Petit Retable

Le Petit retable de Notre-Dame du Rosaire, installé dans la nef de l’abbatiale, est le seul exemple connu dans le Lot de petit retable de tradition médiévale, reproduisant la forme des polyptiques, mais néanmoins pas antérieur à la première moitié du 17e siècle.

A la différence des grands retables de l’époque baroque qui épousent l’intégralité du choeur ou d’une chapelle, les polyptiques médiévaux étaient constitués de simples panneaux juxtaposés, parfois à volets, sur une structure légère souvent transportable.

A Souillac, les boiseries ne possèdent aucun volet refermable, et sont peintes de nombreuses scénettes figurant les mystères de la Vierge, séparées par des colonnettes.

Au centre, on y voit la Vierge à l’Enfant remettant le rosaire à saint Dominique et sainte Catherine, iconographie qui n’est pas antérieure à la Contre-Réforme catholique. Autour, les panneaux racontent l’histoire de la Vierge et du Christ, culminant au sommet par le Couronnement de la Vierge juste au-dessus de son Assomption.

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