Le château des Milandes est un château français situé dans la commune de Castelnaud-la-Chapelle, dans le département de la Dordogne.
Les terrasses, façades et toitures du château ont été inscrites au titre des monuments historiques le 29 août 1986. Depuis 2001, le château accueille une exposition sur Joséphine Baker et des travaux de restauration sont effectués.
Il a été bâti en 1489 et il devient la demeure principale des seigneurs de Caumont qui possèdent aussi le château de Castelnaud.
Le bâtiment est transformé par François de Caumont pour son épouse qui souhaite habiter un lieu moins austère et plus lumineux. Des fenêtres à meneaux couvertes de vitraux sont percées mais les tourelles, les escaliers à vis et les gargouilles, éléments architecturaux du Moyen Âge, sont conservés.
Jacques Nompar de Caumont, serviteur du roi Henri IV, séjourna au château de nombreuses fois.
La Révolution française entraîne l’abandon du château qui est vendu au XIXe siècle.
Après un incendie dû au manque d’entretien, en 1900 Charles-Auguste Delbret-Claverie, industriel ayant fait fortune le rachète et commence à le restaurer. De nouveaux éléments de style néo-gothique et néo-Renaissance sont ajoutés, comme des tours, des logis, des balcons, et des balustrades agrémentées de sculptures allégoriques. Un jardin à la française y est créé en 1908. L’ensemble est complété par un chai et une ferme.
A partir de 1937, il est loué par la chanteuse et meneuse de revue Joséphine Baker qui l’achètera 10 ans plus tard avec son nouveau mari Jo Bouillon.
En 1947, lorsqu’elle achète le château, Joséphine Baker est une star de renommée mondiale. Cette année-là, elle épouse le chef d’orchestre Jo Bouillon dans la chapelle du château. Tous deux partagent le même idéal de fonder un “village du monde”, “capitale de la fraternité universelle”. Un rêve qu’ils vont réaliser en adoptant 12 enfants de nationalités et de religions différentes et en leur offrant la vie de château.
Cette tribu hétéroclite vit une enfance heureuse dans la superbe demeure autour de laquelle l’ex-vedette de la Revue Nègre aménage un vaste complexe touristique composé d’une ferme, d’un parc de loisirs et d’un théâtre qui attire les foules. D’origine finlandaise, coréenne, japonaise, colombienne ou encore africaine, les enfants sont choyés par une nurse et des parents aimants et attentionnés. Ils fréquentent l’école de Castelnaud mais un précepteur leur enseigne également la culture de leurs pays respectifs.
En août 1961, c’est dans le parc du château des Milandes que Joséphine Baker est décorée de la Légion d’Honneur. Une distinction qui s’ajoute à la Croix de guerre, la Croix de la Libération et la médaille de la Résistance, en hommage à sa conduite héroïque durant la seconde guerre mondiale.
Malheureusement, la vie paisible de la joyeuse tribu cède la place à une période sombre. Habituée aux dépenses fastueuses et abusée par bon nombre d’individus peu scrupuleux, Joséphine Baker accumule les dettes et elle est quasiment ruinée. Son mari, Jo Bouillon, la quitte et part s’installer en Argentine.
En 1964, l’artiste lance un appel pour sauver sa propriété périgourdine, mise aux enchères. Grâce notamment à l’intervention de Brigitte Bardot, la vente est repoussée mais la situation va encore s’aggraver. Quatre ans plus tard, en 1968, le château est bel et bien vendu pour une bouchée de pain. Le nouveau propriétaire investit les lieux alors que Joséphine est en tournée. Elle revient et décide de faire le siège du château en se barricadant dans la cuisine. Elle en sera finalement expulsée et, très affaiblie.
Depuis Joséphine Baker, quatre familles se sont succédé au château.
Finalement en 2001, Henry et Claude de Labarre, qui avaient une maison sur la rive opposée de la Dordogne, en face du château, l’achètent et en commencent la restauration, avant d’en confier la gestion en 2006 à leur fille, Angélique de Saint-Exupéry).
Le château est aménagé en musée et retrace les différentes étapes de la vie de l’artiste Joséphine Baker.